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Page:Condorcet - Seconde lettre de M. de Condorcet, à M. le comte Mathieu de Montmorency, député du bailliage de Montfort-l'Amaury.pdf/22

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par elle, peut être plus ou moins ſage, conduire à des déciſions plus ou moins raiſonnables ; mais il n’en réſulte ni danger pour la, liberté, ni violation du droit d’égalité des Citoyens, ni diviſion de la Nation en pluſieurs claſſes, ni aucun des maux que l’établisſement de deux Chambres, ayant ſéparément une part égale à la Légiſlation, peut entrainer après lui.

J’ai cru que dans la circonſtance actuelle il ne ſuffiroit pas de fixer, un terme où la Consſtitution ſeroit néceſſairement ſoumiſe à une réviſion, qu’il falloit que le vœu de la pluralité des Provinces ou de celle des Citoyens (Voyez la première Lettre à M. le Comte de Montmorency) ſuffit pour obtenir cette réviſion. Des hommes dont je reſpecte les lumières, dont les intentions pures ſont au-deſſus de tout ſoupçon de vanité, paroiſſent craindre que cette dernière forme ne puiſſe troubler la tranquillité. Je crois au contraire, que rien n’eſt plus propre à la maintenir. En effet ſuppoſons que la Nation ait reconnu que la Conſtitution actuelle ne bleffe aucun de ſes droits, il faut d’abord que cette Conſtitu-