Aller au contenu

Page:Condorcet - Seconde lettre de M. de Condorcet, à M. le comte Mathieu de Montmorency, député du bailliage de Montfort-l'Amaury.pdf/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(21)

ne renferment rien de contraire aux droits des Citoyens. Enfin, il ſe calmera dans l’eſpérance de trouver dans la conduite de l’Aſſemblée Nationale, inſtituée par la Conſtitution, des prétextes pour en faire demander la réviſion.

Si au contraire la reviſion ne doit avoir lieu qu’à une époque fixe un peu éloignée, ce même parti aura plus de facilité pour exciter les Citoyens à demander une réviſion contraire à la Conſtitution ; & s’il y parvient, ce n’eſt plus une ſimple réviſion qu’il aura tenue, c’eſt la deſtruction d’une des loix fondamentales de la Conſtitution. Ce ne ſera plus en s’y conformant, en la reſpectant qu’on en corrigera les défauts, ce ſera en lui ôtant la confiance du Peuple, en l’ébranlant juſques dans ſes baſes les plus eſſentielles.

Le grand art dans une Conſtitution libre et d’offrir au Peuple un moyen légal & régulier de faire tout ce dont on prévoit que la volonté de conſerver ſes droits pourra lui inſpirer le deſir, afin que la violation évidente d’une loi conſtitutionnelle ſoit le ſeul cas où il