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Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/123

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en effet, égaient l’ouvrage, semblent lui donner plus de feu et de vie : elles font partie des grâces du pinceau.

On exige de même qu’il n’existe rien de gêné ni de forcé dans l’expression des passions. Je suppose que le dessin en a tracé savamment les traits, mais il faut leur donner l’âme du coloris. C’est le coloris qui marque le véritable tempérament des personnes, si important pour la ressemblance des portraits. On sait que la colère et la honte font monter le sang au visage qui paraît enflammé ; la crainte le fait retirer auprès du cœur et abandonner les extrémités ; alors le visage reste pâle et défait. Dans la tristesse, il est plombé, et livide dans le désespoir. Rubens a bien observé ces délicates nuances dans Marie de Médicis qui vient de mettre au monde Louis XIII[w 1] ; les traits expriment avec art la douleur et la joie réunies ; mais la rougeur des yeux et la couleur du visage y ajoutent infiniment. Enfin, c’est surtout au coloris qu’il appartient de représenter la pudeur, que quelques-uns ont appelée le vermillon de la vertu, et de donner la vie aux traits formés par le dessin pour exprimer toutes les passions.

Ces avantages du coloris suffiraient pour en rendre recommandable l’étude approfondie mais comme il ne suffit pas, pour faire un beau tableau, que chaque objet soit bien peint et bien éclairé en


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