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Page:Conseil colonial de la Guadeloupe - Abolition de l'esclavage, 1848.djvu/40

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donnera-t-on si l’on vous écoute, n’est-ce pas le droit commun ?

En vérité, monsieur le président, dans son adresse timide, flasque et circonspecte, le Conseil a l’air de craindre d’obtenir ce qu’il demande : on dirait qu’il veut endormir ses juges. Il agit en présence du danger, qui est imminent, comme l’autruche fait avec le chasseur : elle cache sa tête et croit qu’on ne la voit plus.

Je suis avec respect, etc.

Le Maire,
Signé Vernier.


L’an mil huit cent quarante-sept, le dimanche 1er août,


Les habitants de la commune des Vieux-Habitants, ayant pris individuellement connaissance de l’adresse au roi votée par le conseil colonial dans sa séance du 10 juillet dernier, se sont réunis au bourg de leur commune pour se concerter entre eux.

Découragés par l’indiscipline et l’inertie de leurs ateliers, cause imminente de ruine ;

Humiliés par les visites domiciliaires des magistrats ;

Tracassés et blessés par l’accueil bienveillant des procureurs du roi à des plaintes le plus souvent invraisemblables ;

Ayant devant eux la perspective des cours prévotales,

Leur position n’est plus supportable.

Ils ont donc approuvé la mesure prise par le conseil colonial et lui en votent des remerciements, regrettant toutefois le manque de précision et d’énergie dans la contexture de l’adresse, énergie qui accompagne toujours les grandes résolutions et en affirme la sincérité, énergie qui n’eût pas manqué d’associer à notre cause des hommes influents et capables, et que son absence laissera peut-être dans le doute.

Après avoir laissé déborder ces sentiments, les habitants ont signé le présent procès-verbal.

(Suivent les signatures, au nombre de 17.)