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Page:Constant - Adolphe.djvu/161

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rable, lorsqu’on dévoile tout à coup aux yeux d’un tiers les replis cachés d’une relation intime ; le jour qui pénètre dans ce sanctuaire constate et achève les destructions que la nuit enveloppait de ses ombres : ainsi les corps renfermés dans les tombeaux conservent souvent leur première forme, jusqu’à ce que l’air extérieur vienne les frapper et les réduire en poudre.

L’amie d’Ellénore me quitta : j’ignore quel compte elle lui rendit de notre conversation, mais, en approchant du salon, j’entendis Ellénore qui parlait d’une voix très-animée ; en m’apercevant, elle se tut. Bientôt elle reproduisit, sous diverses formes, des idées générales qui n’étaient que des attaques particulières. Rien n’est plus bizarre, disait-elle, que le zèle de certaines amitiés ; il y a des gens qui s’empressent de se charger de vos intérêts pour mieux abandonner votre cause ; ils appellent cela de l’attachement : j’aimerais mieux de la haine. Je compris facilement que l’amie d’El-