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Page:Constant - Adolphe.djvu/206

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LETTRE À L’ÉDITEUR.

Je vous renvoie, Monsieur, le manuscrit que vous avez eu la bonté de me confier. Je vous remercie de cette complaisance ; bien qu’elle ait réveillé en moi de tristes souvenirs, que le temps avait effacés ; j’ai connu la plupart de ceux qui figurent dans cette histoire, car elle n’est que trop vraie. J’ai vu souvent ce bizarre et malheureux Adolphe, qui en est à la fois l’auteur et le héros ; j’ai tenté d’arracher par mes conseils cette charmante Ellénore, digne d’un sort plus doux et d’un cœur plus fidèle, à l’être malfaisant qui, non moins misérable qu’elle, la dominait par une espèce de charme, et la déchirait par sa faiblesse. Hélas ! la dernière fois que je l’ai vue, je croyais lui avoir donné quelque force, avoir