Aller au contenu

Page:Constant - Adolphe.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

scurité. L’auteur des Templiers a dû ajouter à son ouvrage des notes explicatives, tandis que Schiller, dans sa Jeanne d’Arc, sujet français qu’il présentait à un public allemand, était sûr de rencontrer dans ses auditeurs assez de connaissances pour le dispenser de tout commentaire. Les tragédies qui ont eu le plus de succès en France sont, ou purement d’invention, parce qu’alors elles n’exigent que très-peu de notions préalables, ou tirées soit de la mythologie grecque, soit de l’histoire romaine, parce que l’étude de cette mythologie et de cette histoire fait partie de notre première éducation.

La familiarité du dialogue tragique, dans les vers ïambiques ou non rimés des Allemands, eût encore été, pour un traducteur, une difficulté très-grande. La langue de la tragédie allemande n’est point astreinte à des règles aussi délicates, aussi dédaigneuses que la nôtre. La pompe inséparable des alexandrins nécessite dans l’expression une certaine noblesse soutenue. Les auteurs allemands peu-