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Page:Constant - Adolphe.djvu/250

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n’est point appelé par sa situation ou son intérêt à raconter de la sorte. Le poëte, d’ailleurs, se trouve entraîné invinciblement à rechercher des détails d’autant moins dramatiques qu’ils sont plus pompeux. On a relevé mille fois l’inconvenance du superbe récit de Théramène dans Phèdre. Racine ne pouvant, comme Euripide, présenter aux spectateurs Hippolyte déchiré, couvert de sang, brisé par sa chute, et dans les convulsions de la douleur et de l’agonie, a été forcé de faire raconter sa mort ; et cette nécessité l’a conduit à blesser, dans le récit de cet événement terrible, et la vraisemblance et la nature, par une profusion de détails poétiques, sur lesquels un ami ne peut s’étendre, et qu’un père ne peut écouter.

Les retranchements dont je viens de parler, une foule d’autres dont l’indication serait trop longue, plusieurs additions qui m’ont semblé nécessaires, font que l’ouvrage que je présente au public n’est nullement une traduction. Il n’y a pas, dans les trois tragédies de