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Page:Constant - Adolphe.djvu/74

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CHAPITRE III.

Je passai la nuit sans dormir. Il n’était plus question dans mon âme ni de calculs ni de projets ; je me sentais, de la meilleure foi du monde, véritablement amoureux. Ce n’était plus l’espoir du succès qui me faisait agir : le besoin de voir celle que j’aimais, de jouir de sa présence, me dominait exclusivement. Onze heures sonnèrent, je me rendis auprès d’Ellénore ; elle m’attendait. Elle voulut parler : je lui demandai de m’écouter. Je m’assis auprès d’elle, car je pouvais à peine me soutenir, et je continuai en ces termes, non sans être obligé de m’interrompre souvent :

Je ne viens point réclamer contre la sentence que vous avez prononcée ; je ne viens point rétracter un aveu qui a pu vous offenser ;