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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/122

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surprise se peignait d’avance. Aussitôt qu’elles parurent, tous les officiers subalternes et les gens de service, oubliant leur réserve habituelle, se pressèrent en foule pour les regarder comme si quelque prodige fût tombé des nues ; le mandarin lui-même fut également étonné et ne pouvait deviner comment ces deux beautés célestes se trouvaient ainsi transportées là. Heureusement pour lui, ses émissaires vinrent au moment même lui annoncer que les filles d’un tel étaient arrivées : il reconnut alors que pour cette fois des roseaux avaient produit la beauté, et que non seulement les filles étaient supérieures à leurs parens, mais qu’elles n’avaient gardé aucune ressemblance avec eux.

Lorsqu’il fut revenu de sa surprise, il leur parla ainsi : « Il paraît que votre père et votre mère, ne pouvant s’accorder ensemble, vous ont fiancées à qua-