Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/163

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dans le royaume de Soung, qui était sa terre natale. Il choisit pour sa demeure l’agréable montagne de Nan-hoa, dans le district de Tsao-tcheou, afin d’y passer sa vie en philosophe, et d’y goûter, loin du bruit et du tumulte, les innocens plaisirs de la campagne.

Un jour qu’il promenait ses rêveries au bas de la montagne, il se trouva in sensiblement proche des sépultures de l’habitation voisine. Cette multitude de tombeaux le frappa. « Hélas ! s’écria-t-il en gémissant, les voilà donc tous égaux ; il n’y a plus de rang ni de distinction. L’homme le plus ignorant et le plus stupide est confondu avec le sage : un sépulcre est enfin la demeure éternelle de tous les hommes : quand on a une fois pris sa place dans le séjour des morts, il n’y a plus de retour à la vie. » Après s’être occupé pendant quelque temps de ces tristes réflexions, il avan-