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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/171

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prince ; une vertueuse veuve ne pense jamais à un second mari. A-t-on jamais vu des dames de mon rang, qui, après avoir été mariées, aient passé d’une famille à une autre, et qui aient quitté le lit de leurs noces, après avoir perdu leur époux ? Si pour mon malheur vous me réduisiez à l’état de veuve, sachez que je serais incapable d’une telle action, qui serait la honte de notre sexe, et que de secondes noces ne me tenteraient pas ; je ne dis point ayant le terme de trois ou de cinq ans, mais durant toute la vie. Oui, cette pensée ne me viendrait pas même en songe. C’est là ma résolution, et rien ne pourrait m’ébranler. »

— « De semblables promesses, reprit Tchouang-tseu, se font aisément, mais elles ne se gardent pas de même. »

Ces paroles mirent encore la dame de mauvaise humeur, et elle éclata en pa-