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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/173

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nait à la main : elle le lui arrache, et de dépit elle le met en pièces. « Calmez vous, dit Tchouang-tseu, votre vivacité me fait plaisir, et je suis ravi que vous preniez feu sur un pareil sujet. » La dame se calma en effet, et on parla d’autre chose.

A quelques jours de là, Tchouang-tseu tomba dangereusement malade, et bientôt il fut à l’extrémité. La dame Tian ne quittait pas le chevet du lit, fondant en pleurs, poussant de continuels sanglots. « À ce que je vois, dit Tchouang-tseu, je n’échapperai pas de cette maladie : ce soir ou demain matin, il faudra nous dire un éternel adieu : quel dommage que vous ayez mis en pièces l’éventail que j’avais apporté ! il vous aurait servi à éventer et faire sécher la terre de mon tombeau. »

a Eh ! de grace, monsieur, s’écria la dame, en l’état où vous êtes, ne vous