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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/181

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« Ne mens — tu point ? M’assures-tu qu’il ait parlé de la sorte ? — Un vieil lard comme moi, répondit-il, serait-il capable de mentir, et aurait-il le front d’en imposer à une personne de votre mérite ? — Hé bien ! poursuivit-elle, tu es très-propre à ménager mon mariage avec ton maître, tu ne perdras pas ta peine ; parle-lui de moi, et si tu vois que je lui agrée, assure-le que je regarderais comme un grand bonheur d’être à lui.

« Il n’est pas besoin de le sonder sur cet article, dit le valet, puisqu’il m’a avoué franchement qu’un pareil mariage serait tout-à-fait de son goût. Mais, ajoutait-il, cela n’est pas possible, parce que je suis disciple du défunt : on en gloserait dans le monde.

« Bagatelle que cet empêchement, reprit la veuve passionnée, ton maître n’a point été réellement disciple de Tchouang-tseu : il n’avait fait que pro-