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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/66

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somme peu considérable pour laquelle le reste de leur maison avait été vendu. Yo-tchouan, au contraire, s’enrichissait de jour en jour. Il savait comment on gagne de l’argent, et son fils savait à son tour comment on le conserve. Tout entrait chez eux, et rien n’en sortait ; la maison qu’ils avaient achetée était si solide, qu’elle aurait pu durer mille ans. Tous ceux qui les connaissaient accusaient la sagesse du ciel, et s’écriaient : « Voyez ! les descendans de ces hommes qui furent libéraux et justes ne possèdent rien ou presque rien, tandis que les enfans de ceux qui ont enrichi leur famille par d’indignes moyens nagent dans l’opulence. » Cependant les anciens ont dit avec vérité, « que lorsque la vertu ou le vice ont atteint leur plus haut degré, ils reçoivent à la fin le prix qui leur est dû, et que toute la différence consiste dans le plus ou le