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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/126

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ses tendres réflexions, elle descendit dans les jardins, le beau tems l’invitoit à la promenade, ses yeux furent enchantés, ils n’avoient jamais rien vû de si beau dans la nature. Les bosquets étoient ornés de Statues admirables & de jets d’eau sans nombre, qui rafraîchissoient l’air, & dont l’extrême hauteur les faisoit presque perdre de vue

Ce qui la surprit le plus, c’est qu’elle y reconnut les lieux, où dans son sommeil elle avoit rêvé voir l’Inconnu. Sur-tout à la vue du grand canal bordé d’Orangers & de Mirthes, elle ne fut que penser de ce songe qui ne lui paroissoit plus une fiction. Elle crut en trouver l’explication en s’imaginant que la Bête retenoit quelqu’un dans son Palais. Elle résolut de s’en éclaicir dès le soir même, & de le demander au Monstre dont elle s’attendoit d’avoir