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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/131

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dant son rêve comme une chimère, elle faisoit ce qu’elle pouvoit pour l’oublier, & ses efforts étoient vains. Elle flatta les Singes, & dit en les caressant qu’elle souhaiteroit en avoir quelques-uns, qui la voulussent suivre pour lui tenir compagnie.

A l’instant deux grandes Guenons vêtues en habit de Cour, qui sembloient n’attendre que ses ordres, se vinrent gravement placer à ses côtés. Deux petits Singes éveillés prirent sa robbe, & lui servirent de Pages. Un Magot plaisant, mis en Seignor Escudero, lui présenta sa patte proprement gantée. Accompagnée de ce singulier cortège, la Belle alla prendre son repas : tant qu’il dura, les Oiseaux siflerent comme des instrumens & accompagnerent avec justesse la voix des Perroquets, qui chanterent les airs les plus beaux, & les plus à la mode.