Aller au contenu

Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

milieu de sa famille, quoique beaucoup inférieurs à ceux dont elle jouissoit chez la Bête, l’amuserent assez pour ne pas s’ennuyer. Cependant la satisfaction de voir son pere qu’elle aimoit tendrement, l’agrément d’être avec ses freres, qui par cent façons différentes s’étudioient à lui marquer toute l’étendue de leur amitié, & la joie de s’entretenir avec ses sœurs, qu’elle aimoit, quoiqu’elle n’en fût pas aimée, ne purent l’empêcher de regretter ses agréables rêves. Son Inconnu, quel chagrin, pour elle ! dans la maison de son Pere, ne venoit plus au milieu de son sommeil lui tenir les plus tendres discours. L’empressement que lui marquoient les Amans de ses sœurs, ne la dédommageoit point de ce plaisir imaginaire. Quand elle eût été même de caractére à se flatter de pareilles con-