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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/139

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la Princesse, & même à l’en rendre maîtresse absolue. Elle s’acquitta parfaitement de sa charge, & par ses talens & son affection, elle eut entiérement votre confiance, & comme à une tendre sœur, vous lui donnâtes votre amitié. Ce n’étoit pas assez pour elle, tous ses soins ne tendoient qu’à devenir votre femme. Pour en venir à bout, elle ne négligea rien. Mais quand vous n’eussiez pas été l’époux de la plus belle des Fées, elle n’étoit pas faite pour donner de l’amour. La figure qu’elle avoit empruntée ne pouvoit entrer en comparaison avec celle dont elle briguoit la place. Extrêmement laide, & l’étant naturellement elle-même, elle n’eût pu emprunter de la beauté pour plus d’un jour par an.