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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/148

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de ressource que dans l’artifice. Je l’employai heureusement.

« Je pris la forme d’une Ourse monstreuse, & me cachant dans la forêt destinée à cette detestable exécution, lorsque ces misérables vinrent pour exécuter l’ordre barbare qu’ils avoient reçu, je me jettai sur la femme qui avoit la petite entre ses bras & sur la bouche de laquelle elle mettoit déja la main. La frayeur qu’elle eut l’obligea à laisser tomber ce précieux fardeau ; mais elle n’en fut pas quitte à si bon marché, & l’horreur que me donnoit son mauvais naturel m’inspira la cruauté de l’Animal dont j’avois pris la figure. Je l’étranglai, ainsi que le traître qui l’avoit accompagnée, & j’emportai la Belle après l’avoir prompte-