Aller au contenu

Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il s’imaginoit ressentir.

« Regarde bien cette petite, mon bon Seigneur, lui dis-je, dans le langage ordinaire aux personnes dont j’avois pris l’habit. Elle te fera grand honneur dans ta famille, elle te donnera de grands biens, & te sauvera la vie, & à tous tes enfans. Elle sera tant Belle, tant Belle, qu’ainsi sera-t-elle nommée par tous ceux qui la verront. Pour récompense de ma prédiction, il me donna une pièce d’or, & je me retirai fort contente.

« Il ne restoit plus rien qui m’obligeât à résider avec la race d’Adam. Pour profiter de mon loisir, je passai dans notre Empire, résolue d’y rester quelque tems. Je demeurai tranquillement à consoler ma sœur, en lui apprenant des nouvelles de cette chere fille, & en lui témoignant que loin