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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/37

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& sa surprise furent extrêmes, quand elle n’eut plus lieu de douter que ce qu’elle voyoit ne fût réel.

Le soir en se couchant elle s’étoit mise au bord de son lit, ne croyant pas faire trop de place à son affreux époux. Il avoit ronflé d’abord, mais elle avoit cessé de l’entendre avant que de s’endormir. Le silence qu’il gardoit quand elle s’éveilla, lui ayant fait douter qu’il fût auprès d’elle, s’imaginant qu’il s’étoit levé doucement, pour en sçavoir la verité, elle se retourna avec le plus de précaution qu’il lui fut possible, & fut agréablement surprise de trouver au lieu de la Bête, son cher Inconnu.

Ce charmant dormeur lui paroissant mille fois plus beau qu’il ne l’étoit pendant la nuit, pour être certaine si c’étoit bien le même, elle se leva, & fut pren-