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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/43

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reux pour avoir donné le jour à une Princesse si parfaite.

Madame, répondit modestement la Belle, depuis longtems je n’ai plus de mere. Mon pere est un Marchand plus connu dans le monde par sa bonne foi & ses malheurs, que par sa naissance..... A cette sincére déclaration, la Reine étonnée recula deux pas, & dit : Quoi vous n’êtes que la fille d’un Marchand !........ Ah ! grande Fée, ajouta-t-elle, en la regardant d’un air mortifié. Elle se tut après ce peu de paroles, mais son air disoit assez ce qu’elle pensait, & son mécontentement s’exprimoit dans ses yeux.

Il me semble, lui dit fiérement la Fée, que vous n’êtes pas contente de mon choix. La condition de cette jeune fille excite vos mépris, elle étoit cependant la seule dans le monde qui fût capable de remplir mon projet, & de rendre