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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/51

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sont autorisés par le consentement de la généreuse Fée, à qui vous & moi sommes si redevables. Mais si j’ai pu me résoudre à y renoncer quand j’ai crû que mon devoir m’ordonnoit de sacrifier à la Bête, vous devez être persuadé que je ne me démentirai pas en cette occasion, où il ne s’agit plus de l’interêt d’un Monstre, mais du vôtre.

Il me suffit de savoir qui vous êtes & qui je suis, pour renoncer à la gloire d’être votre épouse. J’ose dire même que, quand vaincue par vos prieres, elle vous accorderoit le consentement que vous désirez, elle ne feroit rien pour vous, puisque dans ma raison, & dans mon amour même, vous trouveriez un obstacle insurmontable. Je le répéte, je ne demande pour toute faveur que de retourner dans le sein de ma famille, où je conserverai un souvenir éternel de vos bontés & de votre amour.