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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/55

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vantage même est très-considérable de votre côté ; puisqu’il est vrai, dit-elle fièrement à la Reine, que voilà votre nièce, & ce qui vous la doit rendre respectable, c’est qu’elle est la mienne, étant fille de ma sœur, qui, comme vous, n’étoit pas esclave d’une dignité dont la vertu fait le principal lustre.

Cette Fée sachant estimer le vrai mérite, fit honneur au Roi de l’Isle heureuse, votre frere, de l’épouser. J’ai garanti le fruit de leurs amours des fureurs d’une Fée qui vouloit être sa belle-mere. Depuis qu’elle est née je l’ai destinée pour épouse à votre fis. Je voulois en vous cachant l’effet de ma bonne volonté, donner à votre confiance le tems d’éclater. J’avois quelque sujet de croire, que vous en auriez eu davantage pour moi. Vous pouviez vous en rapporter à mes soins sur le destin du Prince. J’avois témoigné y prendre assez d’intérêt,