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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/73

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Peu de tems après nous reprîmes le chemin de la Capitale. Les occupations de la guerre, & la présence éternelle de ma vieille conquête, m’avoient empêché de prévenir la Reine sur cet incident. Elle eut la surprise entiere, lorsque cette Mégère lui dit sans détour qu’elle étoit résolue de m’épouser incessamment. Cette déclaration se fit dans ce même Palais, non pas aussi superbe qu’il l’est aujourd’hui. C’étoit la maison de plaisance du feu Roi, à l’embellissement de laquelle mille occupations n’avoient pu lui permettre de penser. Ma mere qui chérissoit ce qu’il avoit aimé, le choisit par préférence pour s’y délasser des fatigues de la guerre.

A la déclaration de la Fée, ne pouvant se rendre maîtresse de son premier mouvement, & ne sachant pas l’art de feindre, elle s’écria ; Songez-vous, Madame,