Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/80

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furieuse Fée me dit encore d’un air moqueur : Va faire des conquêtes illustres, & plus dignes de toi qu’une auguste Fée. Et comme on n’a point besoin d’esprit, quand on est aussi beau, je t’ordonne de paroître aussi stupide, que tu es affreux, & d’attendre dans cet état, pour reprendra ta première forme, qu’une fille, belle & jeune vienne volontairement te trouver, quoiqu’elle soit persuadée que tu la doive dévorer. Il faut aussi, continua-t-elle, qu’après qu’elle ne craindra plus pour sa vie, elle prenne une assez tendre affection pour te proposer de t’epouser. Jusques à ce que tu rencontres cette rare personne, je veux que tu sois un sujet d’horreur pour toi-même, & pour tous ceux qui te verront … Pour vous, trop heureuse mere d’un si aimable enfant, dit-elle à la Reine, je vous avertis que si vous déclarez à quelqu’un que ce Monstre est vo-