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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/89

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ma mere : elle eût désiré rester auprès de moi, & laisser à la Fée, ou à celui qu’elle jugeroit le plus digne, le soin de gouverner son Royaume. Mais les Fées commandent avec empire, & veulent qu’on leur obéisse. Ma mere craignant par un refus d'augmenter mes infortunes, & de me priver des secours de cette Intelligence bienfaisante, consentit à tout ce qu’elle exigea d’elle. Elle vit arriver un beau char ; il étoit tiré par les mêmes Cerfs blancs qui l’ont amenée aujourd’hui. La Fée fit monter la Reine auprès d’elle ; à peine eut-elle le tems de m’embrasser : ses intérêts l’appelloient ailleurs, & elle étoit avertie qu’un plus long séjour dans ces lieux m’auroit nui. Elle fut conduite avec une vîtesse extraordinaire, où son armée étoit campée. On n’y fut point étonné de la voir