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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/121

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d’elle, & pour la regarder attentivement. Mille choses repétoient les doux sons de sa voix, & l’eau de la fontaine s’agitant légerement sembloit former un murmure pour tenir aussi sa partie ; enfin malgré les soins de ses barbares maîtresses. Lisimene avoit trouvé un moyen de se rendre contente, l’empressement qu’elle avoit de se trouver dans ce lieu charmant, l’obligeoit à redoubler sa diligence, & elle ne ressentoit presque plus d’autres inquiétudes, sinon que la maligne Pigrièche s’appercevant de ce plaisir innocent ne l’en privât.

Pour éviter ce malheur, elle se garda bien de se vanter de la possession d’un bien si précieux, elle étoit un matin au bord de cette chere fontaine où elle faisoit d’ordinaire sa toilette, & où elle se lavoit le visage & les