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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/163

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& je vois bien qu’il faut en être indigne pour l’obtenir. En vérité, poursuivit-elle par refléxion, ces Nayades sont bien prodigues de leurs faveurs, & il faut qu’elles ne sçachent gueres qu’en faire pour en combler une telle Liron. Voyez ma mere, ajoûta-t-elle, ces bagatelles la parent, & quoiqu’elle soit toute laide, si on ne la prendroit pas pour l’image du Printems. Eh le moyen aussi qu’elle n’en fut pas embélie ! Qui ne le seroit point avec un semblable ornement.

Pigriéche étoit si outrée qu’elle n’auroit pas cessée de parler si la douleur & la colere ne lui eussent étouffé la voix ; hélas, dit-elle, après avoir repris haleine, elle a toujours euë du bonheur, & il n’y a que moi qui suis née malheureuse. C’est pourtant votre faute, dit-elle à Richarde, si