Aller au contenu

Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vez-vous secouruë ? Quand vous m’avez vûe prête d’étouffer, & encore comment m’avez-vous soulagée, en me secoüant d’une telle force, que j’en ai les os disloqués au point que je ne sçai pas trop si je ne mourrai point de votre maudit secours. Cela seroit fâcheux, continua la Nayade, d’un ton tranquile, qui loin de se démentir par la violence de Pigriéche, augmentoit à chaque mot ; mais belle Pigriéche, permettez-moi de vous dire qu’il y a un peu de votre faute : nous n’étions pas préparées au bonheur de vous voir ; si nous avions sçû votre intention, nous aurions été vous recevoir dans nos bras au bord de la fontaine. Mais enfin c’est une chose faite, n’en parlons plus, nous essayerons par les honneurs que nous allons vous rendre, à mériter que, vous oubliez le passé.