Aller au contenu

Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui de la table ; mais puisque vous aimez mieux ce dernier, vous allez être servie.

A l’instant il parut plusieurs Divinités dans l’uniforme de celle qui lui faisoit si bien les honneurs de chez elle, & qui s’empresserent à couvrir une table, dont elle s’approcha avec avidité ; mais de laquelle elle s’éloigna avec encore plus de précipitation, & avec aussi peu de satisfaction qu’elle en avoit eu de tout ce qui avoit précédé ce repas, ne pouvant résister à l’horreur que lui causa l’aspect d’un bassin de crapauts à la crapaudine, d’un autre de lézards à la sauce bourbeuse, qui accompagnoient un jeune crocodille rôti, & lardé d’Aspics ; il étoit si sçavamment aprêté qu’il avoit l’air vivant ainsi que ses lardons, & ils jettoient sur Pigriéche des regards si enflammés, qu’ils