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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/185

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ment, s’écria Pigriéche, avec un transport de joie, voilà directement comme je désire que soit Liron ; accordez-moi cette grace, j’aime mieux ne rien obtenir pour moi. Vous êtes trop désintéressée, dit en raillant, la Souveraine des eaux, & vous méritez mieux que cela ; c’est à vous à qui je fais présent de cette belle coëffure, elle vous convient à merveille, & il seroit dommage qu’elle ornât un autre visage. Naissez, tendres roseaux, ajoûta-t-elle, naissez promptement sur la tète de l’incomparable Pigriéche, vous êtes dignes d’elle ; & cette place est digne de vous.

La Nimphe eût à peine achevé ces paroles, que cette forêt marécageuse, dont la tête de la Napée étoit ombragée, vola sur celle de Pigriéche, qui fût poussée brusquement dans la salle où