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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/199

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mina la mere & la fille. Ce qui fit que la pauvre Liron, malgré toutes ses représentations sur l’impossibilité de ce qu’on exigeoit d’elle, ne fut pas seulement écoutée, & reçut un ordre absolu d’aller au poirier. Pigrieche lui ayant dit dédaigneusement, qu’elle ne voyoit pas qu’il y eut plus de danger pour elle, à cueillir des poires qu’à traverser les eaux, & que tout lui devenoit facile. Si vous refusez l’emploi qu’on vous donne, ajoûta-t-elle, c’est parce que vous n’esperez pas y trouver une nouvelle maniere de vous coiffer, & qu’il s’agit seulement de notre avantage particulier.

Liron voulut en vain lui représenter que cet arbre étoit si haut que personne n’en avoit jamais pû toucher une poire entiere, puisqu’on n’en avoit que lorsqu’elles tomboient. Ce fruit même étant si