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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/206

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son Poirier ; prenez votre Lût, & allez lui donner une petite Serénade, sur-tout, si vous sçavez quelques Chansons à l’honneur des Boccages & des beaux Arbres, ne manquez pas de les lui faire entendre. Elle n’est point orgueilleuse, & connoissant bien-tôt que vous faites cette démarche pour lui plaire, elle ne tardera pas à vous donner quelque signe de satisfaction, alors, parlez lui comme si vous la voyiez en personne, contez-lui vos malheurs, & sur-tout aprenez lui que nous vous aimons. Je suis persuadée qu’à notre considération, elle vous donnera tant de fruit que vous en voudrez. Allez, Princesse aimable, ne perdez point de tems, il y a loin du grand arbre à la ville ; mais à propos, dit-elle, malgre la diligence à laquelle je vous invite, il faut pourtant que vous changiez d’habit, celui que vous avez, est trop laid