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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/210

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Liron encouragée parce que cette généreuse amie lui avoit dit, profitant de ses instructions alla réjouir la Divinité Champêtre. Elle en reçut effectivement des signes de satisfaction : car l’arbre se tremoussant plus ou moins vivement, selon que les cadences de son Luth étoient plus ou moins vives, l’Amadriade paroissoit y l’accompagner visiblement, & la terre dans laquelle étoient ses racines, sembloit battre la mesure par un fremissement, que la Princesse sentoit sous ses pieds.

Quand le tems qu’elle avoit destiné à cette serenade fut passé, elle fit son compliment à l’arbre, telle que Cristaline le lui avoit dicté ; l’espérance dont cette Nymphe l’avoit flattée ne fut point déçuë, & ce qui lui donna autant de surprise que de joye, ce fut de voir que cet arbre, qui avoit plus de quinze pieds de circonférence, &