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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/222

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air riant & affable, que depuis long-tems elle n’avoit point eu pour Liron.

Elle lui demanda comment elle avoit pu faire pour parvenir à une vente aussi considérable : la Bergere ne lui fit point de mistere de son avanture, ajoutant que le Chasseur lui en avoit encore demandé pour le lendemain, avec promesse de les lui payer aussi généreusement.

Pigriéche qui l’écoutoit, & qui étoit moins touchée du gain qu’elle avoit fait, que de la jalousie que Liron lui causoit, commença à criailler contre sa Mere, de ce qu’elle applaudissoit à si peu de chose. Voilà comme vous la gâtez, lui disoit-elle, il semble à voir votre admiration que ce soit quelque chose de bien merveilleux, que d’avoir vendu un panier de poires comme si tout le monde n’en feroit pas autant ; Richarde voulut lui représenter