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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/227

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pliqua pas sur ce qu’elle sentoit, mais prenant le prétexte de l’intérêt de sa belle-Mere, elle voulut lui représenter la perte qu’elle seroit, si elle négligeoit une si belle occasion de vendre ses poires. Son zéle fut mal récompensé, loin d’être écoutée, elle s’attira un torrent d’injures, & elle fut mise dehors par les épaules, avec un ordre réitéré d’aller sans un plus long raisonnement garder ses moutons.

Pigriéche que sa mauvaise humeur & sa jalousie contre Liron tenoit toujours allerte, dédaigna de prendre aucune instruction sur la façon de cueillir les poires, parce que la veille ayant appris en se réveillant, que Liron y étoit allée, elle eut la curiosité de la suivre de loin, peut-être dans l’espérance de lui voir faire la capriolle & se tuer en tombant de si haut. Comme elle ne se levoit que quand il lui plai-