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Page:Convention - Colonies.djvu/19

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Qu’on ne s’y méprenne donc pas. L’Angleterre, en nous déclarant la guerre, ne suivra d’autre système pour nos colonies, que celui d’achever de les ruiner ; et dût-elle, comme je l’ai déjà dit, perdre toutes ses possessions des Antilles, dans cette position, elle n’en arriveroit pas moins à la domination de toutes les mers ; et l’Espagne même seroit la première victime de son système désastreux[1]

  1. On répand ici depuis quelques jours, que plusieurs colons des plus intrigans sont à Londres, pour offrir à Pitt de lui livrer nos colonies. Je les crois assez fous pour avoir conçu ce projet qui ne peut entrer que dans la tête d’un émigré, ou d’un colon perdu de dettes. De pareils hommes peuvent tout entreprendre. C’est que Pitt, plus rusé que les colons et les émigrés, se servira de leur haine pour faire réussir des projets bien autrement majeurs que l’envahissement de nos colonies. En effet, sous quelque conséquence qu’elles puissent paroître, elles ne vaudroit jamais, aux yeux de Pitt, ce que peut valoir à la Grande-Bretagne la suprématie et la propriété des mers qu’il peut acquérir en détruisant nos colonies et celles mêmes de l’Angleterre. Ainsi donc, les possibles propriétaires seront encore sacrifiés à l’intrigue de quelques colons, perdus de dettes et contre-révolutionnaires.