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Page:Convention - Colonies.djvu/21

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Il faudra que les puissances de l’Europe s’aveuglent bien sur leurs intérêts, si elles se joignent à l’Angleterre pour abaisser ou détruire la marine française, qui seule, jusqu’à ce jour, a su mettre un frein à l’ambition de la Grande-Bretagne.

Comment ne voient-elles pas, toutes ces puissances, que si l’Angleterre réussissoit à réduire la France à son seul continent, elles n’auroient pas elles-mêmes pour vingt-quatre heures d’existence, et que l’ambition du cabinet de Saint-James ne manqueroit pas de saisir cette occasion pour réaliser ce projet fanfaron du ministre Pitt, qui ne vouloit pas qu’il fût tiré un coup de canon sur mer, qu’au préalable on en eût obtenu la permission de la Grande-Bretagne ?

Mais voulez-vous déjouer tous ces projets ? Deux moyens simples vous suffiront. Que votre exécutif provisoire dise, avec franchise et énergie ; à tous les cabinets de l’Europe ce que peut-devenir l’Angleterre, en prennant par à la guerre actuelle ; qu’il fasse sentir à toutes les cours que leur véritable intérêt est de soutenir la France républicaine, renonçant à toutes conquêtes ; plutôt que de la laisser assaillir, elle qui pourra désormais mettre un frein à l’ambition des conquérans.

Après cette mesure, prenez-en une grande pour vos colonies, qui, en les sauvant, sauvera avec elles votre commerce et votre marine. Cette mesure consiste à donner des lois justes et à l’avantage de tous les individus qui en composent la population, de sorte cependant qu’aucun des liens d’intérêt puissent se rompre. Ceci doit être expliqué clairement.

En considérant toute la population des libres et des esclaves comme un tout homogène, il faut porter ce tout à son plus grand bonheur, en conservant les rapports antérieurs ; c’est-à-dire, que faisant arriver tous les libres à la plus grande lati-