Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/197

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encore la douleur qu’elle ressentait, en voyant celle de sa chère Émilie.

— J’ai vu le maître de l’auberge, mon oncle, répondit John ; il m’a dit que Denbigh était parti en chaise de poste, à huit heures. Mais demain matin j’irai à Londres. Et il commença sur-le-champ ses préparatifs de voyage.

La famille se sépara tristement. M. Benfield et son conseiller privé restèrent enfermés une demi-heure avant de se coucher ; et John alla s’installer à l’auberge L***, pour être sur de ne pas manquer la diligence. Mrs Wilson passa par la chambre d’Émilie avant de se rendre dans la sienne ; elle la trouva éveillée, mais calme. Émilie parla peu, et parut éviter de faire allusion à Denbigh. Sa tante lui apprit son départ, la résolution qu’elle avait prise d’en cacher la cause, et se retira.

Lorsque Mrs Wilson se trouva seule, elle réfléchit sur tous les événements du jour. La découverte inattendue qu’elle avait faite renversait toutes les idées de bonheur qu’elle entretenait depuis longtemps, mais ne portait aucune atteinte à sa confiance dans la Providence ; et elle adressa une fervente prière ai celui qui gouverne tout, pour qu’il lui fît la grâce de reconnaître tous les replis du cœur de celui à qui elle confierait sa pupille chérie.





CHAPITRE XXIX



Lady Raleigh. Le futur est charmant ; il n’a pas un seul défaut.
Mrs Vortex. A-t-il un titre ?
Lady Raleigh. Il a mille livres sterling de rente.
Mrs Vortex. A-t-il un titre ?
Lady Raleigh. Lady Dorsey est sa tante.
Mrs Vortex. Un titre ?
Lady Raleigh. Il est marquis.
Mrs Vortex. À la bonne heure, c’est l’époux qu’il nous faut.
Le Galant.


Le jour n’avait pas encore paru, qu’on vint avertir John Moseley que la diligence allait partir. Il s’empressa d’aller prendre sa place, et trouva dans la voiture trois compagnons de voyage.