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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/65

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de nos enfants ! Mais Mrs Yves me menace du divorce si je continue comme j’ai commencé : elle dit que je l’abandonne toujours pour venir à Bolton ?

— Eh bien ! docteur, si nos femmes conspirent contre nous et veulent nous empêcher de venir prendre une tasse de thé avec Clara, ou un verre de vin avec Francis, nous serons obligés de prendre pour arbitres les autorités supérieures. Qu’en dites-vous, ma sœur ? un père peut-il abandonner son enfant sous quelque prétexte que ce soit ?

— Non, certainement, répondit Mrs Wilson avec une intention marquée.

— Entendez-vous, lady Moseley ? dit le baronnet avec bonhomie.

— Entendez-vous, lady Chatterton ? s’écria John, qui venait de s’asseoir près de Grace en la voyant approcher.

— J’entends très-bien, monsieur Moseley, mais je n’en saisis pas l’application.

— Non, Milady, reprit-il dans l’espérance de l’éloigner ; voilà cependant miss Catherine Chatterton, qui a le plus grand besoin de votre assistance ; elle meurt d’envie de faire une partie d’échecs avec M. Denbigh ; arrangez donc cela ; vous savez qu’elle nous a tous battus, excepté lui.

Denbigh ne put s’empêcher de s’offrir aux coups d’un adversaire si redoutable, et l’échiquier fut apporté ; mais la douairière, qui n’avait pas grande idée de la fortune d’un jeune homme que personne ne connaissait, dit tout bas à sa fille, avant de commencer, qu’il était inutile de mettre en campagne ses troupes auxiliaires.

— Bon, pensa John en regardant les joueurs, tout en causant avec sa chère Grace qui était tout à fait remise de la petite frayeur qu’elle avait éprouvée le matin, Catherine aura du moins joué une partie sans appeler son pied à son secours.