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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/92

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Ils se promenèrent ainsi pendant deux heures dans le parc du baronnet, et lorsqu’ils rentrèrent pour dîner, Émilie s’étonna que Denbigh allât se mettre près de sa mère, au lieu de prendre sa place ordinaire entre sa tante et elle.

Dans la soirée, il annonça son intention de quitter B*** pour quelque temps avec lord Chatterton qu’il voulait accompagner à Londres, d’où il espérait être de retour avant dix jours.

Cette détermination subite causa quelque surprise ; après quelques conjectures, on s’arrêta à la plus probable, que Denbigh voulait installer Chatterton dans son nouveau poste, et bientôt on oublia la cause du départ pour ne songer qu’au regret de le voir s’éloigner même pour peu de temps.

Le même soir, ils quittèrent Moseley-Hall, pour coucher dans l’auberge d’où ils devaient partir de très-bonne heure, et le lendemain matin, lorsque la famille se rassembla pour déjeuner, les deux voyageurs avaient déjà fait plusieurs milles sur la route de la capitale.



CHAPITRE XV.


L’absence a ses regrets, mais le retour, hélas ! apporte quelquefois des peines plus cruelles aux amants.
Massinger.


Lady Chatterton voyant qu’elle n’avait plus rien à espérer à Moseley-Hall, si ce n’est l’événement que lui promettait pour l’avenir la passion de John pour la plus jeune de ses filles, quelque chancelante que cette passion lui parût quelquefois, se décida à accepter l’invitation que lui faisait un de ses parents de venir passer quelque temps à son château, situé à soixante milles de B*** ; mais dans l’espoir que les choses prendraient une meilleure tournure en son absence, elle parut céder aux instances d’Émilie, et laissa Grace avec elle, n’emmenant que Catherine, son auxiliaire obligé dans toutes ses expéditions matrimoniales.

Grace Chatterton avait été douée par la nature d’une délica-