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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 13, 1839.djvu/193

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accompagnaient le couple qui allait prononcer le serment sacré. Derrière eux on portait le trousseau et la corbeille ; la corbeille qu’on croit assez généralement être en rapport avec la passion du futur. Dans cette occasion le trousseau considérable, qui supposait une grande libéralité ainsi que de la fortune du côté des parents d’une fiancée qui consentait ainsi à accomplir en public une cérémonie si sainte, causa une surprise générale, tandis que de l’autre côté une seule chaîne d’or assez commune formait tous les cadeaux du futur. Cette différence entre la générosité des parents de la fiancée et celle du futur, qui, suivant toute apparence, avait les meilleures raisons de montrer sa joie, ne manqua pas de donner lieu à de grands commentaires.

Ces commentaires finirent comme ils finissent tous, par une prévention contre le plus faible. La conclusion générale fut assez peu charitable pour supposer qu’une fille ainsi dotée devait avoir quelque désavantage particulier : sans cela, il y eût eu plus d’égalité entre les dons conséquence qui avait quelque vérité, mais qui était cruellement injuste envers la modeste jeune fille qui en était l’objet.

Tandis que les spectateurs se livraient à de semblables conjectures, les acteurs de la cérémonie commencèrent leurs danses, qui se distinguaient par la politesse de formes, qui était celles du siècle. Les chansons qui succédèrent furent en l’honneur de l’hymen et de ses adorateurs, et on chanta en chœur des couplets qui portaient aux nues les vertus et la beauté de la fiancée. Un ramoneur parut à la cheminée, poussant ses cris ordinaires, et pour faire une allusion plus complète aux occupations d’un ménage puis tous ces personnages disparurent promptement comme ceux qui les avaient précédés. Une troupe de hallebardiers ferma la marche.

Le spectacle qui devait être représenté devant l’estrade était terminé momentanément, et les différents groupes se rendirent dans diverses parties de la ville, où les cérémonies devaient être répétées pour ceux qui, en raison de la foule, n’avaient pu voir ce qui se passait dans la place. La plupart des seigneurs quittèrent leurs sièges, et allèrent prendre un peu d’exercice. Le bailli et ses amis furent au nombre de ceux qui quittèrent la place, et qui se promenèrent sur le rivage du lac, causant gaiement et plaisantant sur ce qu’ils venaient de voir.

Le bailli entra bientôt dans une profonde discussion sur la