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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/337

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une proposition d’offrir 10 millions à Leapthrongh pour qu’il ne fût plus question du traité. La catégorie n° 4 conseillait de commencer sans délai le système de rabais dont on vient de parler, afin d’éteindre le droit par des paiements aussi prompts que possible.

La discussion s’établit sur la considération des différents projets liés à ces quatre principes. Les bornes qui me sont imposées ne me permettent pas d’entrer dans l’histoire détaillée du débat. Je ne puis que donner un aperçu de la logique que ces divers propositions mirent en jeu, du talent législatif dont elles devinrent la source, et de la multitude de conclusions remarquables qui en découlèrent naturellement.

Il fut dit en faveur du n° 1 qu’en adoptant cette idée mère, l’affaire serait entièrement entre nos mains, et pourrait par conséquent être conduite de la manière la plus favorable aux intérêts de Leaplow ; que nul délai ne pourrait survenir que par notre propre négligence ; qu’aucun projet n’était aussi capable de mettre une prompte fin à cette longue négociation. Qu’en payant la dette avec les fonds de Leaplow, nous serions sûrs de mettre ces capitaux en légale circulation dans la république ; que de plus il y aurait lieu à une grande économie, l’agent qui paierait pouvant aussi être autorisé à recevoir, ce qui épargnerait un salaire. Qu’enfin, en adoptant ce plan, le dossier de l’affaire pourrait tenir dans une coquille de noix, et être à la portée de l’intelligence de tous.

La catégorie n° 2 ne fut guère soutenue qu’à l’aide de sophismes très-équivoques développés avec un grand nombre de lieux communs : on prétendit, par exemple, que le signataire d’un billet était, en justice, obligé à le payer ; qu’au cas de refus, on avait le droit naturel et légal de l’y contraindre ; qu’il peut n’être pas toujours très-commode pour un débiteur d’acquitter les créances d’autres individus dont il lui est arrivé de répondre ; que si ses transactions sont très-étendues, l’argent peut lui manquer pour soutenir un tel principe ; qu’enfin, comme précédent, il serait plus en harmonie avec la prudence et la discrétion connues de Leaplow de maintenir ses antiques notions de probité et de justice, que de se lancer dans l’océan d’incertitudes où entraînent les opinions nouvelles ; — en les admettant, nous ne connaîtrions jamais avec certitude l’époque où nous serions véritablement libérés.