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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/387

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— Que la vérité est d’une essence comparative et locale, étant très-influencée par les circonstances, et surtout par le climat et les diverses opinions publiques ;

— Que nulle portion de sagesse humaine n’est si exquise ni si pure qu’elle ne renferme les germes des arguments qui la réfutent ;

— Que de toutes les ocraties (l’aristocratie et la démocratie comprises), l’hypocrisie est la plus florissante ;

— Que celui qui est dans les griffes des lois peut s’estimer heureux s’il s’en tire avec la perte de sa queue ;

— Que la liberté est un terme convertible, signifiant des privilèges exclusifs dans un pays, ne signifiant aucun privilège dans un autre, et renfermant des privilèges exclusifs dans tous ;

— Que la religion est un paradoxe qui présente comme dogme l’oubli de soi-même et l’humilité, en contradiction directe avec les sentiments de tous les hommes ;

— Que la phrénologie et la caudologie sont des sciences sœurs, l’une étant tout aussi susceptible de démonstration que l’autre, et même plus ;

— Que la philosophie, les principes, l’honneur et la vertu, sont réellement choses admirables ; mais après tout qu’elles ne sont guère que les esclaves de notre estomac ; l’homme préférant d’ordinaire manger son meilleur ami, à l’alternative de mourir de faim ;

— Qu’une petite roue et une grande roue sont aussi nécessaires au mouvement d’une république qu’à celui d’un coche ; ce que l’une gagne en circonférence, l’autre l’obtient en activité, d’après le principe rotatoire ;

— Que c’est une chose d’avoir un roi, une autre d’avoir un trône, et une autre encore de n’avoir ni l’un ni l’autre ;

— Que l’argument qui s’appuie sur des abus particuliers ne peut pas s’adapter à l’usage général ;

— Qu’en Angleterre, si nous ne faisions pas usages d’œillères, nos coursiers nous rompraient le cou, tandis qu’en Allemagne nous