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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/391

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— Que l’amour de nos semblables est un sentiment divin et pur, mais que la philanthropie qui consiste à acheter des terres par milles carrés et à les revendre par pieds carrés n’est qu’un objet de dégoût pour le juste ;

— Que celui qui est tout à fait imbu de la simplicité républicaine se blottirait dans l’espace le plus étroit possible, afin de montrer combien il pourrait se faire petit au besoin ;

— Que l’habitude est invincible : un Esquimaux préférera de la graisse de baleine à un beefsteak ; un natif de la côte d’or aimera mieux son tam-tam que le concert le plus harmonieux, et certains voyageurs de notre connaissance disent : — Parlez-moi du ciel de l’Angleterre[1] ;

— Qu’arranger un fait par le raisonnement est chose embarrassante et qui exige quelque finesse ; tandis qu’adapter le raisonnement à un fait, est chose naturelle, facile, journalière, et parfois nécessaire ;

— Que ce que les hommes affirment pour leur intérêt particulier, ils finiraient par le jurer, s’agirait-il d’une proposition où le serment serait aussi superflu que pour celle-ci : le noir est blanc ;

— Que les allégories nationales existent partout, la seule différence entre elles provenant de la richesse plus ou moins grande des imaginations ;

Et enfin,

— Que les hommes ont plus des habitudes, des penchants, des dispositions, des goûts, des bizarreries, de la gratitude, des allures ridicules et de la probité des Monikins, qu’on ne le croit en général.


fin des monikins.
  1. Allusion à un mot de Charles II, qui donne la préférence au ciel d’Angleterre comme permettant le plus de prendre le plaisir de la promenade.