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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 16, 1839.djvu/131

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a-t-il été en ma possession depuis le jour où je vous ai quitté.

— Il n’est pas perdu, j’espère s’écria vivement John Effingham.

— Non certainement ; il est en sûreté dans le portefeuille où je l’ai placé. Mais dès que nous fûmes arrivés à Porstmouth, Ducie et moi nous partîmes ensemble pour Londres, et dès qu’il eut rendu compte de sa croisière à l’amirauté, nous nous rendîmes, pendant qu’on réparait les avaries de l’Écume, dans le comté d’York, où nous avions des affaires privées d’une grande importance pour tous deux ; ensuite nous fûmes obligés de faire différentes visites à des parents.

— Des parents ! s’écria Ève involontairement, ce qu’elle se reprocha pendant tout le reste du chemin.

— Des parents, répéta Paul en souriant. Le capitaine Ducie et moi nous sommes cousins-germains, et nous fîmes ensemble quelques pèlerinages à différentes chapelles de la famille. Ce devoir nous occupa presque jusqu’à l’instant où nous devions mettre à la voile pour Québec. En y arrivant, je quittai le navire pour aller voir les Grands Lacs et la cataracte du Niagara, laissant la plupart de mes effets à Ducie qui m’a promis de me les apporter lui-même, quand il viendra me rejoindre, ce qu’il compte faire très-incessamment, pour se rendre ensuite dans les Indes-Occidentales, où il doit prendre le commandement d’une frégate. Il me devait cette attention, me dit-il, pour m’avoir engagé à me détourner tellement du but de mon voyage avec tant de bagage, uniquement par complaisance pour lui. Malheureusement le paquet dont vous parlez est au nombre des objets restés en arrière.

— Et attendez-vous bientôt le capitaine Ducie en ce pays ? L’affaire de ce paquet ne doit pas se négliger beaucoup plus longtemps, car une promesse faite à un mourant est doublement obligatoire, et c’est un appel à la générosité de tout le monde. S’il devait tarder, je préférerais envoyer un exprès à Québec.

— Cela serait parfaitement inutile, car Ducie a dû partir hier de Québec, et il a envoyé directement à New-York ses effets et les miens. Quant à lui, comme il désire aussi voir les Lacs et le Niagara, il prendra la même route que moi, et il m’a promis de se charger lui-même de mon portefeuille, qui contient d’autres papiers très-importants pour lui et pour moi. Il est maintenant en chemin, et il doit m’écrire pour m’informer du jour où il sera à Utique, afin que j’aille le joindre sur la ligne du canal, pour nous rendre ensuite ensemble à New-York.