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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 26, 1846.djvu/23

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les autres appartements ! Là, se trouvait ma mère en personne, entourée de tout ce qui dénote le goût et l’élégance, quoique toute trace de luxe en fût bannie.

Quoique le pays eût eu beaucoup à souffrir de sept années de luttes intérieures, l’énergie d’une nation jeune et vigoureuse ne tarda pas à réparer le mal. Sans doute le commerce ne reprit tout son développement qu’après l’adoption de la constitution ; cependant, au bout d’une seule année, il s’était opéré une amélioration sensible. On put commencer à faire partir des bâtiments de commerce avec une certaine sécurité. L’année 1784 fut en quelque sorte un temps d’arrêt ; mais elle n’était pas écoulée que déjà la circulation du sang s’était librement rétablie dans les veines de la nation. Ce fut alors que l’Amérique put apprécier tout l’avantage qu’il y a à traiter ses affaires soi-même, et à ne dépendre de personne. Ce fut là le grand résultat de tous nos efforts.


CHAPITRE III.


Il lui dit quelque chose qui fait monter l’incarnat sur ses joues ; sur mon âme, c’est la crème des jeunes filles.
Conte d’hiver.


Riants coteaux de Lilacsbush ! je n’oublierai jamais le plaisir que j’eus à vous parcourir de nouveau, et à me retrouver au milieu de sites qui me rappelaient les plus doux souvenirs de mon enfance ! Ce fut dans le printemps de 1784 que je serrai ma bonne mère dans mes bras, après une séparation de près de deux ans. Catherine ne fit que rire et pleurer tour à tour, tout en me mangeant de caresses, comme elle aurait fait cinq ans plus tôt, quoique ce fût alors une grande demoiselle de dix-neuf ans. Quant à ma tante Mary, elle me serra la main, m’embrassa une ou deux fois, et me sourit affectueusement, avec son calme et sa grâce ordinaires. Toute la maison était en grande rumeur ; car