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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 26, 1846.djvu/29

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en avez un, sera, sinon tout à fait sans reproche, du moins digne de votre estime. Mais si dans la famille des Bayards il y a un certain Thomas, il y a aussi une certaine Priscilla.

— Ah ! ah ! voilà du nouveau ! Laissons M. Thomas de côté ; je n’ai pas à m’en occuper, puisque je dois l’aimer par ordre ; mais j’avoue que pour miss Priscilla, que je n’ai jamais vue, je suis plus curieux.

Je ne quittais plus Catherine des yeux ; et, à part un peu d’embarras, ce genre de conversation semblait lui plaire.

— Demandez, interrogez, mon frère. Priscilla peut subir l’examen le plus minutieux.

— D’abord, et pour commencer, à qui cette vieille bavarde voulait-elle faire allusion en disant que les Bayards allaient être heureux et contents ? serait-ce à miss Priscilla, par exemple ?

— En vérité, je ne sais trop que répondre : c’est une si maligne personne que mistress Léger !

Les deux familles s’aiment donc bien tendrement ?

— J’en conviens.

— Et les jeunes comme les vieux ?

— Les jeunes ? C’est une question assez personnelle, dit Catherine en riant, puisque jusqu’à présent il n’y avait que moi de jeune à Lilacsbush. Mais, comme je ne vois pas qu’il y ait à en rougir, au contraire, je répondrai qu’il n’y a point d’exception.

— Ainsi, vous aimez le vieux M. Bayard ?

— Sans doute.

— Et la vieille mistress Bayard ?

— C’est une excellente personne, aussi bonne épouse que tendre mère.

— Et miss Priscilla ?

— Comme la prunelle de mes yeux ! dit Catherine avec ardeur.

— Et M. Thomas Bayard ?

— Autant qu’il est convenable qu’une jeune personne aime le frère de sa meilleure amie.

Toutes ces réponses furent faites sans hésiter, avec beaucoup de grâce, quoique son teint fut toujours animé des plus vives couleurs.

— Mais quel rapport tout cela peut-il avoir avec cette joie